La biodiversité domestique désigne les animaux d’élevage et les plantes cultivées, résultat de la domestication et de la sélection humaine. L'indicateur de suivi de la biodiversité domestique de l'Observatoire traite les données de l'association de l'Union pour les ressources génétiques du Centre-Val de Loire, pour alerter sur les risques de disparition de cette biodiversité.
La conservation de cette biodiversité domestique est importante pour maintenir une richesse inhérente au territoire. C’est un patrimoine agricole et culturel régional, qu’il est nécessaire de sauvegarder dans le contexte d’une préservation et d’un développement des systèmes agricoles respectueux de l’environnement et de l’humain.
Cette diversité génétique est menacée par la transformation des modèles agricoles à l'œuvre depuis les années 50. Ainsi, en France métropolitaine en 2022, il est estimé que près de 84 % des races locales d'élevage sont menacées d'abandon (d'après une étude de l'INRAE sur les races locales, janvier 2023) ; s'il n'y a pas de données officielle équivalente pour le végétal, on peut estimer que la situation n'est pas meilleure, au contraire.
De nombreux facteurs ont mené à la diminution ou à l'abandon des races et variétés locales : uniformisation et intensification des systèmes de production, perte des savoir-faire de multiplication (greffage, production de semences), la diminution des productions diversifiées, le changement des habitudes de consommations et le calibrage des produits vendus sur les étals... Concernant les races de bétail, associées à des pratiques extensives d'élevage (longues périodes de pâture dans les prés, pâturages tournant sur plusieurs prairies, effectif du bétail adapté à la ressource en herbe des prés), l'évolution des pratiques d'élevage et la réduction du pâturage ont également joué un rôle très fort dans cette diminution.
Pourtant, les races animales et variétés végétales anciennes et locales font preuve de résilience et d'adaptation, ce qui est un atout face aux maladies et aux changements climatiques. Ce sont des espèces anciennes, généralement rustiques, adaptées au terroir et résistantes aux maladies. Elles apportent un intérêt économique pour les agricultrices et agriculteurs et pour d'autres secteurs du territoire comme le tourisme ou la restauration. Elles sont aussi d'une importance patrimoniale, et apportent une diversité de goûts et de visuels dans les champs... et les assiettes !
En région, l'association de l'Union pour les ressources génétiques du Centre-Val de Loire (URGC) mène depuis 2001 de nombreuses actions pour inventorier les ressources, les sauvegarder, et lorsque c’est possible les valoriser et relancer des filières. Elle a donc un impact positif sur l’évolution du nombre de races / variétés patrimoniales en région.
Les données présentées ci-après proviennent des données d'inventaire de la biodiversité domestique réalisé par l'URGC (collecte de données sur le terrain et auprès des partenaires). Elles reflètent l'état de connaissance des ressources en décembre 2024. La méthode de notation des critères de menace est une méthode propre à l'URGC, inspirée des indicateurs de l'INRAE pour la définition des races menacées.
races animales anciennes et locales
Parmi les races* ou populations animales anciennes et locales de la région sont recensées à ce jour :
variétés végétales anciennes et locales
Parmi les variétés végétales anciennes et locales de la région sont recensées à ce jour** :
Une espèce végétale est sous-catégorisée en variétés. Ainsi l’espèce « amande » se distingue en 10 variétés locales, toutes adaptées aux terroirs du Centre-Val de Loire (amande de Marcilly, de Brizay, de Pouzay...). Les pommes et les poires sont les championnes avec 174 variétés de pommes (dont 15 pommes à cidre) et 97 variétés de poires recensées ! Parmi les légumes, c'est le haricot qui se distingue avec 14 variétés locales.
*Le terme "race" utilisé ici englobe également la chèvre cou-clair du Berry, bien qu'elle ne soit pas encore reconnue comme telle. Les races animales désignent des populations homogènes et standardisées. Cependant une race est également le produit d'un système social (Audiot, 1995) et au-delà de critères biologiques, englobe des points de vue administratifs, économiques, pratiques et culturels. Le terme "population" est plus générique et englobe tout, qu'il y ait ou non, reconnaissance officielle.
**le recensement signifie identification de variétés ayant existé sur le territoire et dont le rattachement à la région est attesté. Certaines d'entre elles peuvent cependant être totalement disparues.
Extraction des données, décembre 2024.
20 % des races animales locales et anciennes sont à haut niveau de menace. Parmi elles, les races de basse-cour sont les plus en danger de disparition : sur les 11 races de basse-cour, 9 sont moyennement menacés et 2 hautement menacées. Il s'agit du dindon de Sologne et de la poule Coucou de France. Au sein des équidés, l'âne Grand noir du Berry qui est en danger de disparition. Enfin, parmi les ruminants, la vache percheronne qui a un niveau de menace élevé : il s'agit en effet d'une race en re-création, dont les effectifs sont encore très faibles. Le mouton Berrichon du Cher est quant-à lui hors menace !
Globalement, les races animales sont menacées. Le manque de financements freine le développement des filières associées aux espèces locales, les producteurs ont besoin de soutien pour s’organiser en collectifs. La priorité est d’augmenter le nombre d’individus pour sauver l’espèce et baisser le niveau de menace. Le maintien des effectifs est menacé pour la moitié des populations locales, du fait du nombre de reproductrices encore trop bas.
61 % des variétés végétales anciennes et locales sont à haut niveau de menace. Les fruits et les légumes sont globalement équivalent dans leurs proportions : 65 % des variétés de fruits sont menacées de disparition pour 60 % des variétés de légumes.
Le seul cépage avec un degré de menace haut est le Pétoin. Ce résultat positif est cependant à nuancer : l’inventaire des cépages locaux du Centre-Val de Loire n’est pas finalisé. Une cinquantaine de cépages sont à l’étude pour identifier finement leur appartenance à la région. Or parmi ces cépages restants, une majorité sont en situation fragile et risquent donc de s’ajouter au Pétoin et compléter une liste de cépage locaux menacés. De plus, la dynamique qui n'apparait pas ici est inquiétante : arrachage de vignes anciennes, diminution des surfaces et perte de diversité génétique intravariétale.
En 2024, la majorité des fruits et des variétés potagères sont hautement menacées. Les solutions seraient de soutenir les actions/coûts de conservation, d’encourager la production de semences potagères, de plants fruitiers et viticoles, accompagner l'expérimentation et promouvoir la diffusion d'information.
Les niveaux de menace sont le résultat d’une note attribuée à chaque espèce d’après des critères génétiques, socio-économiques, scientifiques et démographiques. Ces critères renseignent par exemple, les questions suivantes :
*mainteneur : veille à la stabilité de la variété au fil des ans, c’est-à-dire qu’elle reste conforme à sa description initiale. Un mainteneur est une personne morale (semencier, association, conservatoire).
**taille efficace : effectif de la population mâles et femelles en situation idéale d’accouplements équilibrés.
Une note variant de 0 à 2 est donnée pour chaque question. La note finale sur douze permet de distinguer les catégories de menaces pour les races animales et variétés végétales patrimoniales :
Cette carte indique les lieux d'élevage des principales races locales suivies par l'URGC, et pour lesquelles les données sont fiables et détaillées. Elle n'est cependant pas exhaustive. Les élevages indiqués sont ceux d'amateur·rices ou de professionnel·les qui participent au maintien de la race en assurant sa reproduction dans le cadre d'un collectif.
L'URGC s'est associé à l'Association des Parcs et Jardins de la région Centre-Val de Loire (APJRC) pour le projet Patrimoine légumier du Centre Val de Loire. Dans les parcs et jardins, privés ou publiques, des passionnés font perdurer ces variétés.
Pour en savoir plus : page de l'URGC
Depuis 15 ans, on constate une forte baisse des naissances (- 50% depuis 2010) et un faible taux de renouvellement de reproducteurs. La taille efficace diminue et le taux de consanguinité augmente, faisant peser une lourde menace sur la race. En 2023, 246 femelles était en âge de se reproduire, mais moins d’une centaine étaient actives (mères).
Le conseil d'administration de l'association française de l’Âne Grand Noir du Berry, s’est récemment renouvelé, et porte un plan d’élevage spécifique pour sauver le Grand noir du Berry. Il manque cependant de financements pour sa mise en application.
Les effectifs de femelles actives de cheval Percheron ont chuté de 25 % depuis 2010 et stagnent depuis.
Cette race a fait une bonne progression depuis 2006 où un programme d’élevage a été mis en place en partenariat avec l’Institut de l’Élevage et l’URGC. Les effectifs femelles ont été multipliés par 2,5 dans cet intervalle, mais partaient de très loin avec seulement 700 femelles en 2006. Les effectifs sont de 3 172 femelles en France en 2024 et 1 886 en région. La taille efficace par an reste faible mais cela correspond aux pratiques d’élevage ovin et les règles obligent les éleveurs à renouveler rapidement les béliers (2 luttes maximum par mâle). Toutes les femelles ne se reproduisent pas en race pure (elles sont plutôt utilisées en production d'agneau avec des mâles de races bouchères, pour des fins agro-alimentaires). La situation génétique de la race est acceptable, on ne constate pas d’accroissement rapide de la consanguinité et grâce à la mise en place de règles de base dans le plan d’élevage. Un organisme de sélection rassemble les éleveurs autour de la gestion génétique mais le collectif a besoin de mieux se structurer.
C'est une race très prisée qui a séduit les entreprises du paysage et amateurs dans toute la France dans les années 2000 pour ses capacités à entretenir les terrains en friche et la couleur et qualité de sa laine hors du commun. En 2023, elle comptait 4 500 brebis reproductrices. L’INRAE, dans son dernier rapport sur les races locales basé sur les chiffres de 2021, ne la considère plus comme menacée d’abandon pour l’agriculture. Il est vrai que ses résultats génétiques sont plutôt rassurants. Cependant depuis 2022, on constate une forte baisse du renouvellement des reproducteurs et un bouleversement de la gestion par famille qui demande une vigilance particulière pour que la race ne bascule pas de nouveau dans une situation de menace élevée. Un organisme de sélection rassemble les éleveurs autour de la gestion génétique et un collectif d’agriculteurs de Sologne porte un projet de structuration filière en vue d’une Indication géographique protégée (IGP).
Ce sont deux races bouchères non menacées. Les effectifs de la race Charmoise cependant sont bien en-deçà de ceux de la race berrichonne du Cher.
La vache percheronne est une race en reconstruction à l’initiative d’éleveurs du Perche, à partir de rameaux de type percheron au sein de la race saonoise. Les effectifs actuels de cette population sont donc très faibles et fragiles.
La population de chèvre Cou-clair du Berry a la particularité de ne pas encore être reconnue officiellement comme une race, et d’avoir des effectifs extrêmement bas.
La progression de ces effectifs est continue, mais le rythme de progression n’est pas rapide. Un important travail de gestion de la population, des croisements raisonnés, d’appui aux échanges d’animaux et à l’installation d’éleveurs est nécessaire, et s’est mis progressivement en place avec les éleveurs impliqués dans la gestion de la race.
Le nombre total d’animaux vivants enregistrés a ainsi été multiplié par 2,6 entre 2017 et 2024. Cependant, le nombre d’animaux présentant une génétique majoritairement Cou-clair du Berry (>75 %) a progressé seulement de 40 %. Cette tendance s’explique notamment par un recours au croisement d’absorption, et devrait mener à une augmentation plus importante dans les prochaines années. Le croisement d'absorption est en effet utilisé pour sauver des races : il consiste à réaliser des croisements de femelles avec des mâles de race pure en vue d'obtenir en 7ème génération, des individus à 99,2 % de race à sauver.
Certaines races sont en situation critique depuis 5 ou 10 ans : Dindon de Sologne, Oie de Touraine, poule de Contres.
Le Dindon de Sologne est particulièrement en danger car ses effectifs baissent toujours et les animaux présents en Centre-Val de Loire n’ont qu’une seule origine. L’Oie de Touraine et la Contres qui étaient en chute il y a quelques années, se relèvent un peu depuis 2022 grâce à une poignée d’éleveurs amateurs. Ces derniers essaient d’organiser des échanges d’animaux entre éleveurs qui s’engagent à des bonnes pratiques de reproduction.
Les races de poule de Houdan et Faverolles sont conservées par l’élevage amateur. Les effectifs, respectivement de 120 et 230, sont dans la moyenne et en légère baisse depuis 2020.
La Géline de Touraine, auparavant valorisée dans une filière de volailles de chair, ne bénéficie plus d’une sélection génétique professionnelle mutualisée, mais la sélection amateure s’est toujours maintenue. Quelques éleveurs professionnels continuent l’élevage individuellement et la vente des poulets de consommation. La race fait l’objet depuis 2025, d’un projet de gestion innovante de reproducteurs, dans lequel éleveurs amateurs et professionnels agissent ensemble pour créer un livre généalogique, garantir l’origine des animaux et mieux suivre la population.
Poule du Berry et Pintade violette de Touraine font l’objet de productions organisées de volailles et protégées par des marques collectives. La sélection des reproducteurs est mutualisée dans leur petite filière respective. Les effectifs de reproducteurs en sélection professionnelle sont restés stables, après avoir bien augmenté respectivement en 2015 et 2020, pour pouvoir approvisionner les éleveurs professionnels. En revanche, les productions de volailles baissent depuis 2023, la crise avicole et la non-activation de la mesure européenne d’indemnisation compensatoire de l’élevage de races menacées pèsent fortement sur les éleveurs. Environ 12 000 volailles étaient produites en 2020 pour chacune des 2 races, seulement 9000 soit moins 25 % en 2023.
La Gâtinaise bénéficie également d’une production professionnelle, de dimension plus réduite depuis sa création dans les années 2010, mais elle subit la même évolution de ses volumes et effectifs.
L’abeille noire de Sologne bénéficie d’un projet de conservation ayant pour objectif de collecter et sélectionner des souches les moins métissées possible sur le territoire. Les effectifs en conservation sont donc en progression au fil des ans, grâce à cette collecte et à la gestion d’un travail de reproduction.
Suivre l’évolution du niveau de menace des végétaux dans leur ensemble au fil des ans sur le territoire se révèle plus complexe que pour les races animales.
Cela s’explique principalement par deux raisons :
de surfaces cultivées en variétés végétales anciennes et locales (entre 2006 et 2023)
En 2016, seules 26 variétés locales potagères étaient recensées par l’URGC.
Les actions d’inventaire menées par l’association ont permis de recenser de nombreuses autres variétés au fil des années : en 2024, on en recensait 72 au total dont le caractère local et patrimonial était confirmé ! À ce chiffre, il faut ajouter une cinquantaine de variétés actuellement à l’étude, souvent récemment recensées, et pour lesquelles des recherches sont encore en cours. On estime qu’il a existé plusieurs centaines de variétés potagères dans la région.
Ces variétés ont été identifiées grâce à l’étude d’archives, à des enquêtes de terrain, des appels à témoins, des animations autour des variétés locales (notamment en EHPAD), la création d’un réseau régional d’alerte et de collecte… Ces actions ont pris de l’ampleur entre 2021 et 2024, grâce à un programme financé par le Fonds Collection et Biodiversité. En trois ans, 32 variétés supplémentaires ont été confirmées, et 23 nouvelles sont à l’étude !
Parmi les variétés locales confirmées, une partie importante présente un niveau de menace haut : il s’agit principalement de variétés qui sont à ce jour considérées comme disparues. Certaines sont encore activement recherchées, et pourraient être retrouvées dans les années à venir, grâce à des appels à témoins, des enquêtes ou encore des recherches dans les banques de semences nationales et internationales. Pour d’autres, les recherches n’ont rien donné, et les dernières traces d’existence paraissent trop lointaines pour encore espérer les retrouver : certaines variétés ont été mentionnées pour la dernière fois il y a une centaine d’années !
Le travail de conservation de l’URGC a pour objectif, pour les variétés dont on dispose de semences, de limiter le niveau de menace au maximum. Pour cela, une banque de semences est gérée par l’association, assurant la conservation de lots sains et sélectionnant différentes souches pour chaque variété. Des multiplications sont assurées régulièrement. Les ressources sont également caractérisées le plus précisément possible afin de pouvoir garantir leur conformité au fil du temps. Pour assurer un niveau de sécurisation supérieur, l’association cherche à assurer le maintien et la mise à disposition de ces variétés par des semenciers, et à favoriser leur valorisation en production maraichère.
L’ensemble de ces actions a permis de passer de seulement 4 variétés à niveau de menace faible en 2016, à 14 en menace faible ou non menacées en 2023. Les 15 variétés à niveau de menace moyen recensées en 2023 sont majoritairement des variétés retrouvées récemment, dont le processus de conservation n'est encore qu'au début ; leur situation devrait évoluer favorablement assez rapidement. Enfin, parmi les 43 variétés à fort niveau de menace, 35 n’ont pas été retrouvées, et n’évolueront que si les enquêtes permettent de retrouver des semences.
de surfaces cultivées de cépages anciens
de surfaces cultivées de fruits anciens
de surfaces cultivées de légumes anciens
En 1990, la Société Pomologique du Berry décide de répertorier les cépages et de constituer un conservatoire des variétés de vignes cultivées en Berry. La collection comporte des cépages français de table et de cuve dont certains sont devenus rares ou rarissimes (Sauvignon rose, Genouillet…) : force est de constater que le vignoble berrichon actuel ne possède plus de cépage régional.
L’idée est alors venue de replanter du Genouillet dont quelques pieds ont été retrouvés vers 1990 près d’Issoudun. De 2005 à 2011, une plantation expérimentale est menée ainsi qu’une démarche d’inscription au catalogue officiel des variétés de vignes par l’URGC.
Les premières plantations «réelles» ont eu lieu en 2012 à Quincy, et les premières cuvées ont été commercialisées en rouge et en rosé, en 2012 puis 2014. Aujourd’hui on compte 6,03 ha de Genouillet !
Pour assurer la pérennité d’une espèce végétale, on note deux critères phares :
Le mainteneur veille à la stabilité de la variété au fil des ans, c’est-à-dire qu’elle reste conforme à sa description initiale.
On distingue deux types de mainteneurs :
L’accession est définie selon 3 niveaux :
Pour le maintien d’une race animale, on sera attentif au suivi des effectifs de reproductrices. Un nombre minimal de femelles est nécessaire pour assurer le maintien de la race. Un autre critère important est la taille efficace du cheptel, qui est un indicateur qu'on calcule à partir du nombre et de la répartition mâles et femelles des animaux qui se reproduisent au sein de la population. Cet indicateur reflète le nombre d'individus qui participent génétiquement à la population. L'objectif de gestion d’une population animale, est que cette taille efficace ne soit pas trop faible par rapport à la taille du cheptel, pour éviter une augmentation trop importante et trop rapide de la consanguinité avec des accouplements entre individus d’une même parenté.
1 : accession = entité génétique d’une collection, conservée de manière distincte, documentée et identifiable de façon unique, qui est maintenue pour la conservation et l’utilisation.
2 : catalogue officiel : liste des variétés cultivées dont les semences sont autorisées à la commercialisation en France pour les professionel·les, sous la responsabilité du Ministère de l’Agriculture.
distributeurs en 2023 par rapport à 2006
Grâce au travail d'animation de réseaux mené par l'URGC et à la sensibilisation croissante des producteurs, le nombre de distributeurs a été multiplié par 6 en 17 ans.
L'évolution positive du nombre de distributeurs reflète l'augmentation du volume de production des espèces locales de fruits, légumes et cépages. Malgré tout, 61 % des espèces végétales sont encore en danger de disparition, témoignant du travail toujours nécessaire pour les sauvegarder.
Suite à ma formation en élevage caprin en 2014, je me suis mise à la recherche d’une ferme où m’installer : création ou reprise, peu m’importait. J’ai rencontré par hasard Monsieur Chichery, propriétaire d’une ferme à Veuil, qui cherchait un repreneur. L’aventure a commencé ainsi. La découverte de la chèvre Cou-clair du Berry, présente historiquement sur la ferme, m’a séduite. J’ai donc pris la décision de continuer le travail de conservation que mon prédécesseur avait commencé, avec le concours et le soutien de l’Association régionale cou-clair du Berry. Cette chèvre aux nombreuses caractéristiques m’apporte satisfaction dans sa production comme dans sa rusticité et son comportement. Elle est aussi une belle vitrine pour ma ferme qui accueille beaucoup de public !
L'URGC et ses partenaires, mènent plusieurs actions pour sauvegarder la biodiversité domestique régionale.
Actions pour les variétés végétales | Actions pour les espèces animales |
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L’ensemble de ces démarches ont permis de belles réussites : certaines races menacées, comme la brebis Solognote ou la poule du Berry, ont vu leurs effectifs de reproducteurs (mâles et femelles) augmenter de façon très importante, et des micro-filières s’organiser sur le territoire. Des variétés anciennes que l’on pensait définitivement perdues ont été remises en culture — tels que le cépage Génouillet ou encore le Céleri violet de Tours.
Mais ces progrès doivent être accompagnés sur le long terme pour assurer la durabilité de ces ressources et leur apport potentiel écosystémique au territoire. Sans la poursuite des actions de l’URGC et de l’ensemble des acteurs de terrain, les ressources concernées peuvent rapidement être perdues, et ce de manière irréversible.
Ce travail de longue haleine doit se poursuivre, être sécurisé sur le long terme, et prendre de l’ampleur face à l’augmentation des responsabilités. En effet, avec l’identification de toujours plus de variétés et le développement de la valorisation de nombreuses ressources, la charge de travail pour assurer leur sauvegarde et leur valorisation est toujours plus importante, et est assurée à moyens constants depuis des années. Aujourd’hui, il en va de notre responsabilité collective de garantir la transmission de ces ressources menacées, issues du long travail de sélection des générations passées, aux générations futures.
Les chiffres présentés ici sont issus des races animales et des espèces végétales identifiées à ce jour, par l’URGC. Le travail de recensement et de centralisation des données est fortement soumis aux moyens pouvant être dédiés à l’inventaire par rapport au travail de gestion des collectifs d’acteurs et d’accompagnement des producteurs.
Point de vigilance : les critères pour rendre compte des évolutions sont différents entre espèces ou type d’espèces. Il n’est ainsi pas pertinent de comparer deux espèces végétales ou deux races animales entre elles.
*Le Groupe de travail de l'Observatoire est composé de la Région, de l'Office français de la biodiversité, de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) et des animateurs et animatrice des pôles faune, flore & habitats et gestion des milieux naturels.
Anes grand noir du Berry ©Th. Perrot - CP URGC
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Retour d'expérience
L'élevage du Haut Montmartre préserve des races anciennes de volailles en élevant un cheptel diversifié, et sensibilise le grand public sur les enjeux de cette préservation.
Acteur
L'Union pour les Ressources Génétiques du Centre-Val de Loire est une Association loi de 1901, créée en 2001, qui a pour objectif de redonner à la biodiversité domestique une place dans le paysage agricole et culinaire de la région.
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La biodiversité domestique est une autre composante de la biodiversité menacée. Elle désigne les animaux d’élevage et les variétés potagères et fruitières locales, issues de la domestication et de la sélection humaine.
Dossier thématique
Biodiversité et agriculture sont interdépendantes depuis des milliers d’années. Alors que l’agriculture peut jouer un rôle positif pour la biodiversité, les modes de production agricole des cinquante dernières années ont dégradé l’état de la...
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Que sont les indicateurs régionaux de la biodiversité ? Ce sont des outils d’évaluation et d’aide à la décision grâce auxquels une situation ou une évolution peut être mesurée, à un instant donné, de façon objective et synthétique. Un indicateur a...
Acteur
Suivre la biodiversité pour assurer sa préservation